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Deux appels à solidarité pour les trois prévenu-e-s de Valognes

Posted: septembre 10th, 2012 | Author: | Filed under: Sur les rails, Textes en français | Commentaires fermés sur Deux appels à solidarité pour les trois prévenu-e-s de Valognes
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Texts in English : La justice atomise and Un train vaut mieux que deux tu l’auras

Texte in deutscher Sprache : wir haben mit einem zug angefangen…

LA JUSTICE ATOMISE
Solidarité avec les inculpés de la presqu’île du nucléaire

En novembre 2011, un appel lancé par le collectif Valognes-Stop-Castor invitait à venir s’opposer au régime ordinaire de l’industrie nucléaire. Ce texte annonçait un campement pour perturber le passage d’un train CASTOR (transport de déchets nucléaires hautement radioactifs) en provenance de l’usine de la Hague et à destination du site de stockage de déchets de Gorleben, en Allemagne, où l’attendaient des dizaines de milliers de contestataires, comme chaque année à la même période depuis une vingtaine d’années. Au même titre que les trois personnes qui seront jugées à Cherbourg le 9 octobre 2012, nous sommes plusieurs centaines à avoir répondu à cette proposition et à nous être rendus dans le Cotentin, cette presqu’île du nucléaire, pour vivre une opposition concrète au nucléaire. La lutte antinucléaire semblait en effet à beaucoup coincée dans une impasse. A coups de slogans simplificateurs, de manifestations ritualisées jusqu’à l’ennui, de contre-expertises sans conséquences et d’alternatives dérisoires, elle s’est vue réduite au fil des ans à un simple marketing. Le désastre de Fukushima nous a brusquement rappelé que le nucléaire est d’abord terrible en ce qu’il nous dépossède durablement de nos conditions d’existence et étouffe toute aspiration à la liberté. Quelle vie reste-il à mener un dosimètre autour du cou ?
En visibilisant la banalité des transports de matières radioactives, l’action de Valognes a voulu rappeler qu’en France nous vivons tous à bout portant du nucléaire, notamment dans le Cotentin1. Et qu’il est encore possible de renouer avec des actions directes collectives et publiques comme le mouvement antinucléaire en menait lors des luttes contre l’installation des centrales (Plogoff, Chooz, Golfech, SuperPhénix, Flamanville, Le Carnet pour n’en citer que quelques-unes). Le campement de Valognes s’est donc accompagné d’un effort d’explicitation afin de désamorcer une figure médiatique et policière -le casseur masqué- et afin de rendre le plus largement public ce type d’action. Mais pris au jeu d’un coup d’éclat spectaculaire, on est passé de la réunion publique au communiqué de presse, de la presse locale aux caméras du « 20heures » et, en chemin, de l’explicitation à la publicité. Ce glissement a amené à désigner des porte-parole. Trois personnes durent endosser ce rôle inconfortable au cœur d’un dispositif simpliste et abêtissant où l’efficacité de l’action politique et l’existence d’un mouvement se mesurent à l’aune de la couverture médiatique.
Cette exposition médiatique a offert les images dont la justice s’empare à présent pour fabriquer des chefs. Le raisonnement du parquet est le suivant : le rôle qu’ont joué les inculpés dans les médias prouverait leur implication dans le collectif Valognes-Stop-Castor et les rendrait responsables de l’organisation du campement, de la coordination des actions sur le terrain et, par là-même, des dégradations. La justice achève ici de faire disparaître le caractère collectif d’actes dont le code pénal fait des délits. Pour instruire cette affaire et fabriquer ces trois coupables, elle atomise et attribue des responsabilités individuelles comme elle le fait jour après jour dans tous les tribunaux de France. Il s’agit moins de criminaliser une parole publique que de protéger la propriété privée et les intérêts de l’Etat. Rien de nouveau sous le soleil vert d’une société entre autre nucléarisée. Dans cette histoire, c’est la SNCF qui veut se voir rembourser 163 000 euros de dégâts sur une ligne. Et c’est l’Etat français – producteur et exportateur d’énergie nucléaire à l’échelle mondiale – qui voudrait retrouver le calme et la soumission qui accompagnent d’ordinaire son florissant commerce.
Tentant de fissurer cette chape de plomb, Valognes se voulait un début. Quelques mois plus tard, un rassemblement s’organise au Chefresnes, dans la Manche. Il invite les opposants au nucléaire à rejoindre la résistance à la construction de la ligne électrique à très haute tension Cotentin-Maine. Cette fois l’action est brutalement réprimée, faisant des blessés graves et une arrestation entraînant une condamnation à trois mois ferme. Dans le même temps, les membres de l’assemblée du Chefresnes sont inculpés les uns après les autres ; inculpations répondant manifestement aux multiples perturbations qu’ont connu les chantiers durant des mois et tout particulièrement depuis Valognes… Ces tentatives d’organisation collective n’ont pas ralenti le rouleau-compresseur de l’industrie nucléaire et le nouveau gouvernement français n’a d’ailleurs rien perdu de son arrogance2. Elles ont néanmoins jeté quelques bases pour recomposer une opposition antinucléaire en France. D’une part, l’expression d’un mouvement excluant toute illusion citoyenne et refusant toute reconnaissance à l’Etat pour négocier une quelconque sortie du nucléaire. D’autre part, le souci d’horizontalité et l’absence de hiérarchie dans la prise de décisions qui ont offert la possibilité d’une action directe collective.
Le petit théâtre judiciaire et son rythme usant ne nous feront pas oublier les raisons du rassemblement de Valognes, dans cette région rongée par les cancers et le silence où plus qu’ailleurs encore, le nucléaire, on en vit et on en crève.

Solidarité avec les inculpés de la presqu’île du nucléaire et rendez-vous au tribunal de Cherbourg avec les inculpés de Valognes, pour que ce procès ne reste pas enfermé dans le huis clos judiciaire.

Collectif de soutien aux inculpés de la presqu’île du nucléaire
lajusticeatomise@yahoo.fr

1 Le Cotentin est une des régions les plus nucléarisées du monde : à La Hague, une usine de retraitement des catastrophes quotidiennes qui stocke le combustible d’une soixantaine de réacteurs ; à Flamanville, un EPR, étendard mondial et déjà mité des centrales nucléaires françaises ; à Cherbourg, un arsenal militaire consacré à la terreur atomique mondiale ; à Digulleville, un centre de stockage de déchets radioactifs qui contaminent la nappe phréatique ; partout autour, ces territoires quadrillés, assujettis et balafrés par ces lignes « très haute tension » (THT) destinées à alimenter le marché concurrentiel et international de l’énergie.
2 En quelques mois, il aura nommé comme porte-parole du gouvernement Cazeneuve -député Cogema dans la Manche depuis des lustres-, relancé la recherche sur le surgénérateur Astrid de quatrième génération, acté le maintien du parc nucléaire actuel, annoncé l’ouverture de la plus grande mine d’uranium du monde à Imuraren au Niger, validé le développement de l’EPR en France et à l’international, poursuivi la construction de la ligne THT Cotentin-Maine etc.

Les trois inculpés sont convoqués le 9 octobre 2012 à 10 heures au tribunal de Cherbourg pour les chefs d’inculpations suivants :

  • Complicité de destruction de biens d’autrui par l’effet d’un moyen dangereux pour les personnes.

  • Incitations directes ayant provoqué un attroupement de plusieurs centaines de personnes dont certaines étaient armées.

  • Organisation d’une manifestation sur la voie publique ayant été interdite.

Coordonnées pour envoyer les soutiens financiers :
Chèque à l’ordre de APSAJ – 6 cours des Alliés – 35000 Rennes
ou IBAN : FR76 4255 9000 5541 0200 1473 207 Code BIC : CCOPFRPPXXX
Contacts : legalteamvalognes@riseup.net

 

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 UN TRAIN VAUT MIEUX QUE DEUX TU L’AURAS

Le 23 novembre dernier, aux alentours de Valognes dans la Manche, 800 personnes se mettaient en tête de retarder un train CASTOR de déchets radioactifs et y réussirent. Pour la première fois depuis longtemps en France, le mouvement anti-nucléaire reprenait le chemin de l’action directe de masse. Il faisait entendre une voix qui ne tremble pas. Il répondait aux dizaines de milliers d’allemands qui bloquent ce même train chaque année depuis vingt ans. Dans la région la plus nucléarisée du pays le plus nucléarisé du monde, ce n’était pas chose acceptable. Et puisqu’on a coutume de passer sous silence les incidents qui ponctuent l’existence des centrales et des installations dites de retraitement, on voudrait aussi faire taire les opposants.

Ainsi, sur le terrain et six mois plus tard, on a lâché toute bride à la police et le camp anti-THT de Montabot se terminait avec vingt-cinq blessés dont trois graves. Ensuite, c’est une véritable déferlante de procédures judiciaires qui s’abat sur tous ceux qui résistent au nucléaire dans la région : neuf inculpés pour Valognes ; le maire du Chefresne gardé à vue qui démissionnait en même temps que son conseil municipal ; plusieurs procès et condamnations, dont une de prison ferme, pour participation à la lutte contre la THT Cotentin-Maine ; pléthore de convocations intimidantes. Cet acharnement judiciaire n’est autre que le masque d’une attaque politique contre les ennemis du nucléaire.

Un nouveau procès aura lieu le 9 octobre 2012 à Cherbourg, contre trois des personnes qui ont pris sur elles d’expliquer aux médias le sens de l’initiative du camp de Valognes. Ce serait un précédent pour toutes les luttes politiques que le simple fait de répondre à des journalistes soit condamné sous de tels chefs d’inculpations : provocation directe suivie d’effet à un attroupement armé, organisation d’une manifestation interdite et complicité de destruction du bien d’autrui. Et quelles preuves pour étayer un tant soit peu de si lourdes accusations ? Deux ou trois interviews à BFM TV, Le Figaro ou France Soir, qui suffiraient à les désigner comme des sortes de leaders auto-proclamés ordonnant à une armée d’obéissants moutons.

L’opération est donc grossière. On voudrait faire en sorte que des événements comme celui de Valognes ne puissent pas être accompagnés d’un discours assumé publiquement. On voudrait que ceux qui y participent soient des criminels sans phrase ou des fous irresponsables. On voudrait absolument qu’il y ait des chefs pour nier la possibilité qu’il existe des manières de s’organiser qui ne soient pas hiérarchiques. Ce qui est recherché, c’est d’empêcher toute formulation intelligible d’un engagement collectif et offensif. Ce que nous recherchons, c’est à rendre possible l’insolente coïncidence entre des gestes et des pensées.
Ce procès ne pourra jamais paraître vraisemblable ailleurs que dans le huis-clos ronronnant d’une salle de tribunal. C’est pourquoi nous appellons à le déborder par le plus large soutien des trois personnes inculpées et vous invitons à vous rendre devant le tribunal lors du procès :

RENDEZ-VOUS DEVANT LE TRIBUNAL DE CHERBOURG
LE 9 OCTOBRE A 10 H

Collectifs de soutien aux inculpés de Valognes
legalteamvalognes@riseup.net.

Pour du soutien financier :

chèque à l’ordre de APSAJ – 6 cours des Alliés – 35000 Rennes – France
IBAN : FR76 4255 9000 5541 0200 1473 207 Code BIC : CCOPFRPPXXX

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Valognes, train Castor 2011 : trois nouvelles personnes en procès en octobre 2012 !

Posted: juin 16th, 2012 | Author: | Filed under: Sur les rails, Textes en français | Commentaires fermés sur Valognes, train Castor 2011 : trois nouvelles personnes en procès en octobre 2012 !

En novembre de l’année dernière, année qui restera tristement celle de la catasptrophe de Fukushima, un camp antinucléaire a eu lieu à Yvetot Bocage, à côté de Valognes dans le Cotentin (50). Ce camp autogéré appelait à perturber le passage du train CASTOR (train de déchets nucléaires hautement radioactifs) qui se rendait à Gorleben, en Allemagne, où l’attendaient quelques dizaines de milliers de contestataires à travers tout le pays, comme chaque année à la même période depuis une vingtaine d’années. Le mot d’orde, ici dans le Cotentin, « Le train CASTOR ne passera pas comme ça ! » était l’occasion de vivre une  opposition concrète, sur le terrain, au nucléaire et au monde qui va avec.

Trois des personnes ayant répondu aux médias ce jour-là sont aujourd’hui convoqués le 9 octobre 2012 à 10h au tribunal de Cherbourg et accusés de :

– Complicité de destruction de biens d’autrui par l’effet d’un moyen dangeureux pour les personnes (guérites de signalisation de la SNCF incendiées,  déballastage, soulèvement des rails)

– Incitations directes (écrit, parole, image : tracts, blog, affiches, communiqués, conférence de presse) ayant provoqué un attroupement de plusieurs centaines de personnes dont certaines étaient armées (fumigènes, armes blanches et containers lacrymogènes…)

– Organisation d’une manifestation sur la voie publique ayant été interdite

Ces dernières semaines…

Quatre personnes ont été auditionnées : le propriétaire du champ (incité, en vain, à la délation) et trois des personnes qui ont réalisé des interviews télévisées sur le camp de Valognes. Le raisonnement policier semble être le suivant : la place des personnes inculpées dans les médias serait la marque de leur «rôle prépondérant au sein du collectif», c’est-à-dire de l’organisation du camp, de la communication (tracts, affiches, blog) et de la coordination des actions sur le terrain. Il est a noté qu’il y a eu, à ce jour, deux perquisitions. La gendarmerie cherchait surtout des petits papiers, des cartes du terrain, des carnets d’adresse…

Les personnes poursuivies n’ont pas encore eu accès au dossier, mais il semblerait que la justice cherche à les rendre juridiquement coupables d’une détermination collective, et à leur faire porter cette responsabilité “morale”.

Il ne faut pas oublier que 6 personnes se sont retrouvées au tribunal fin janvier et début février suite à leur interpellation le jour de l’action, le 23 novembre 2011, que certains sont en appel, et que les deux vagues de poursuites sont nécessairement liées. La période de cette nouvelle vague d’intimidation n’est pas non plus anodine : elle arrive un mois avant le camp anti-THT, dans la Manche lui aussi, où les gardes-à-vues, les auditions et les contrôles d’identité pleuvent depuis plusieurs semaines.

La solidarité est de mise.

Nous appelons tous les réseaux antinucléaires, militants et mouvements sociaux, ceux qui ont soutenu le camp d’une manière ou d’une autre, les réseaux proches et les personnes sensibles à manifester leur solidarité face à ce procès qui constitue une attaque réelle à la possibilité même de lutter contre le nucléaire. Les rencontres et les “complicités” ne manqueront pas de se renforcer face à cette nouvelle intimidation.

Collectif de soutien aux personnes poursuivies suite à “Valognes Stop Castor”


Solidarité avec les bloqueurs de Dalle !

Posted: mars 18th, 2012 | Author: | Filed under: Sur les rails, Textes en français | Commentaires fermés sur Solidarité avec les bloqueurs de Dalle !

Castor 2010 – Le blocage de Dalle

Le 7 novembre 2010, un blocage avec entraves a arrêté le train Castor de 2010 à Dalle, près de Celle (État fédéral de Basse-Saxe). Trois militant-e-s soutenu-e-s par plusieurs autres, se sont arrimé-e-s aux voies à l’aide de tubes en acier. Deux s’étaient accrochés l’un à l’autre sur une voie tandis que la troisième s’était entravée sur l’autre voie. Il fallu environ trois heures à la police pour qu’elle ôte les militants d’une des voies pour permettre au train Castor de poursuivre, dépassant doucement la troisième, qui bloquait toujours la voie voisine.

En mars 2012, des poursuites criminelles ont été engagées contre les deux bloqueurs et la bloqueuse, ainsi qu’une quatrième personne accusée d’assistance à actes criminels. Ils et elles ont besoin de soutien financier pour faire face aux poursuites judiciaires et de soutien public pour accroître la conscience de l’insanité atomique.

Solidarité avec les bloqueurs de Dalle !

À ce jour, le transport de 2010 des Castor vers Gorleben fut parmi les transports de déchets nucléaires les plus coûteux et les plus laborieux à avoir jamais existé. Des actions nombreuses et créatives de militants et militantes antinucléaires ont fortement perturbé les tentatives de mener la merde radioactive, au calme, dans un pseudo dépôt. C’était aussi l’objectif du blocage de la voie ferrée à Dalle près de Celle, effectué par plusieurs militant-e-s radicaux indépendant-e-s. Certain-e-s d’entre eux se sont entravés avec des tubes d’acier passés sous les rails. Le transport des Castor a été arrêtés pendant environ trois heures.

À la lumière des nombreux incidents à la limite de la catastrophe qui sont étouffés, de l’accumulation des cas de leucémies près des centrales nucléaires, de la pollution radioactive des populations voisines des mines d’uranium et du toujours insoluble problème du stockage des déchets radioactifs de haute activité pour des centaines de milliers d’années, les militant-e-s avait choisi ce mode d’action. Ils et elle voulaient aussi lancer un pavé à la logique étatique et économique qui sont la base du lobby nucléaire. La « sortie du nucléaire » hypocrite et toujours repoussée, ainsi que l’envoi des déchets radioactifs en des endroits considérés moins résistants étaient, au fond, censés poursuivre furtivement la production d’énergie destructrice par définition. Seule une résistance large, multiple et solidaire peut pousser à l’abandon de cette politique de l’atome!

Suite à cette action, des poursuites criminelles sont maintenant engagées, et certaines des personnes impliquées font face à des frais de justice et d’avocats élevés. Pour ne pas laisser ces personnes seules face à ces coûts alors qu’elles sont parties d’un plus grand nombre impliqué contre l’énergie nucléaire, elles ont besoin de vos dons et de votre solidarité.

Compte de soutien
titulaire du compte : Spenden und Aktionen
objet : Castorblockade Dalle
numéro de compte : 92 881 806
code banque : 513 900 00
banque : Volksbank Mittelhessen
code BIC: VBMHDE5F
numéro IBAN: DE29 5139 0000 0092 8818 06

Bloquons jusqu’à l’abandon du nucléaire – pour avoir prise sur nos vies !


LA CLÉ PLUTÔT QUE LA CHAÎNE

Posted: mars 10th, 2012 | Author: | Filed under: Coin lecture, Textes en français | Commentaires fermés sur LA CLÉ PLUTÔT QUE LA CHAÎNE

Contribution au débat post-Valognes de l’ACNM

À Luca Abbà,
plongé dans le coma depuis le lundi 27 février 2012,
après avoir chuté d’un pylône en haut duquel il s’était réfugié
alors qu’il était poursuivi par les flics sur ordre direct du ministre de l’Intérieur italien
qui intimait la reprise du chalet collectif La Baïta appartenant
au mouvement d’opposition No Tav.

LA CLÉ PLUTÔT QUE LA CHAÎNE

Depuis fukushima, le but morbide et explicite de la mafia nucléariste est de convaincre chacun que ce monde tel qu’il va ne peut plus aller sans le nucléaire. Les pronucléaires et les anti-nucléaires devraient s’en accommoder, comme l’imposent les mégalomanes criminels qui, au nom du principe de leur réalité, considèrent que l’humanité peut bien s’adapter à des accidents répétés de centrales1. Les cauchemars en cours n’ont pour effet dans les crânes d’œuf des nucléocrates négationnistes que de générer des théorèmes ubuesques où la probabilité prévaut aux déci-sions même lorsqu’elle est supérieure à 1. Ce ne sont pas quelques antinucléaires du « Réseau pour sortir du nucléaire » rejoints par l’appareil politique des Verts exhibant leur chaîne le long d’une faille sismique, serait-ce sur 1 000 kilomètres Nord-Sud, qui auront la moindre incidence sur la catastrophe et les choix politiques qui en sont la cause. La mobilisation de Valognes en novembre 2011 nous paraît mériter une bien plus grande attention.

Ne taisons pas nos divergences

Au sein du collectif de Valognes, une position idéologique a voulu prendre le pas sur le sens du «blocage» du train Castor à Valognes le 23 novembre 2011, cette tentative réussie d’action autonome. Dogmatiquement activiste, elle affirme que « la permanence des luttes de chapelles en France n’exprime que l’insuffisance pratique du mouvement ». (Appel au camp de Valognes en novembre 2011, septembre 2011) : elle recoupe celles des insurgés-qui-vont-arriver, qui considèrent avoir déjà gagné, du moins pratiquement: « Quelle que soit la virulence du déni, les nucléocrates le savent bien: en tant qu’industrie, le nucléaire n’a aucun avenir, hormis l’industrie de son démantèlement » (« Pa- nique chez les nucléocrates », in Libération du 21 novembre 2011).
Une autre tendance, négation de la première, (« Notes sur Valognes et ses suites » in Pas de sushi l’État Geiger, n° 2, p 21-22), quant à elle, louvoie en assimilant la thèse de la défaite des nucléocrates à « l’illusion d’une prise de conscience généralisée comme il en fut jadis dans l’après-Tchernobyl ». Illusion qui aurait spéculé, déjà, sur la catastrophe nucléaire comme opportunité pour renverser ce monde. Si nous critiquons, nous aussi, cette thèse de la fin inéluctable du capitalisme par la catastrophe nucléaire, nous ne nous souvenons pas de la propagation d’une telle illusion dans les années qui ont suivi Tchernobyl2. Engager une activité désabusée sur la base des possibilités d’alors (notamment dans les luttes contre les projets de stockage de déchets nucléaires) et contribuer à fissurer le consensus qui régnait nous paraissait alors indispensable d’autant que le développement d’une conscience critique collective ne tombe jamais du ciel, fût-il cauchemardesque.
L’importance de la discussion réside dans le fait qu’il faut envisager la réalité du rapport de force dans la lutte contre le nucléaire.
Il ne s’agit pas d’éluder les contradictions, dont nous ne faisons pas table rase au motif d’un « mécanisme de division atavique [qui] nous dédouan[erait] certes de toute responsabilité, mais nous condamn[erait] à perpétuer les causes de notre faiblesse. » (Appel au camp de Valognes). Les contradictions ont la vie dure et leur refoulement sous la tente de l’unité ne nous empêchera jamais de considérer comme nuisance l’activité lobbyiste d’un Greenpeace ou comme confusionniste celle d’une association complice de l’industrie nucléaire comme l’ACRO.
Il est tout aussi faux et vain d’écrire, comme les uns, que le nucléaire est à « l’amorce de sa fin » (« Panique chez les nucléocrates ») sans envisager toute l’infrastructure sur laquelle il s’appuie et qui, elle, n’est pas véritablement mise à mal, que de prétendre, comme les autres, que le nucléaire continue comme avant, sans tenir compte des raisons pour lesquelles certains États ont décidé de mettre un bémol. Oublions les indignés du nucléaire qui, eux, se contenteront d’un capitalisme sans nucléaire, sans même se demander si c’est possible. Les Notes sur Valognes et ses suites se sont fait l’écho de différentes positions extérieures au collectif qui se fondaient sur la confusion entre l’action de Valognes et la stratégie formulée par les « appellistes ». Pourtant, à l’intérieur du collectif, « les approximations de la tribune de Libération sur la prétendue agonie finale de la mafia nucléaire » (Valognes et après…, par Un de ceux de Valognes), étaient sources de dissensions.

La perturbation de Fukushima

Quel autre monde une arme de guerre, arrachée à la connaissance, devenue moteur industriel mondial pouvait-elle promettre sinon celui d’une survie réduite aux contraintes sécuritaires ? L’abondance des matières radioactives utilisables militairement et la diffusion de ces technologies sont telles au-jourd’hui qu’elles ne déterminent plus les choix du nucléaire civil, en dehors des pays isolés géopolitiquement, tels l’Iran ou la Corée du Nord.
Personne ne peut plus nier que Fukushima, à la suite de Tchernobyl, peut entraîner un problème majeur pour le développement mondial de l’industrie nucléaire civile, car une telle catastrophe est aussi un démenti total des prétentions affichées précédemment par les nucléocrates. Du seul fait de son existence, la catastrophe de Fukushima contraint la caste nucléariste à poursuivre un travail de Sisyphe de « reconquête de l’opinion ».
Alors que cette caste est durablement engagée dans la poursuite de l’exploitation de l’énergie nucléaire, comme en France, où elle persiste avec une arrogance extrême à vouloir développer le nucléaire civil –quitte même à se servir de la catastrophe de Fukushima comme argument commercial–, elle peut aussi faire le dos rond et faire des promesses, comme en Italie ou en Allemagne.
Les pays émergents ne peuvent pas tous être pareillement ni aveuglément pronucléaires. Certains basaient leur production d’électricité sur des projets colossaux de développement de la filière nucléaire. Ainsi, l’Inde a pratiquement suspendu l’ensemble de son programme, dont la mise en chantier de 4 EPR, sous la pression des populations, après avoir prévu de multiplier par 14 son potentiel en vingt-cinq ans. Dans un autre sens, la Chine possède 14 réacteurs, en prévoit 25 nouveaux, dont 2 EPR, d’ici 2020. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’ils peuvent sans contradictions sacrifier leur population. Ainsi les autorités du district de Wangjiang s’opposent-elles à celles, voisines, de Pengze où se construit un nouveau réacteur, un AP1000, dernier-né de la technologie américaine, sur une faille sismique en activité. Comme partout, un journal, en l’occurrence Xinjing Bao, promeut la transparence.
Aux États-Unis, l’administration Obama veut relancer l’implantation de centrales. Pour la première fois depuis 1978, la construction de deux nouveaux réacteurs, en Georgie, a obtenu l’agrément de la NRC (Nuclear Regulatory Commission), l’instance fédérale.
Quelles que soient les décisions de l’après-Fukushima, personne n’ignore plus désormais que l’humanité, tant qu’elle existera, devra se protéger de la radioactivité artificielle que cette société a diffusée partout en connaissance de cause.

L’utopie EPR

Nous avions décrit dans Du mensonge radioactif et de ses préposés quelques aspects de la « reconquête de l’opinion » que la catastrophe de Tchernobyl avait alors rendu nécessaire pour les nucléaristes français. Aujourd’hui, les mêmes ont conçu le thème de la « renaissance du nucléaire ». Avec Fukushima, forts de cette expérience de gestion de catastrophe globale, les communicants du pouvoir nucléariste, c’est-à-dire aussi ceux de l’État français, ont tout de suite attaqué en traitant d’« infâmes » les écolos qui se seraient servis du malheur des Japonais et, dans la foulée, ils ont essayé de placer l’EPR comme remède à tous ces maux. Ils ont fait de ces morts un argument sécuritaire.
L’arrogance de cette mafia se lit parfaitement dans l’histoire de la conception de l’EPR et dans son usage : le programme nucléaire français avait été fondé sur la filière à neutrons rapides, « le réacteur du futur ». Après la construction de Superphénix –le roi Soleil– et du centre de La Hague, la filière a dû être abandonnée, échec industriel monumental. Les 58 réacteurs en service construits sur la licence Westinghouse en l’attente du développement de la filière française ont finalement servi à produire le plutonium que La Hague recycle sous forme de MOX, alimentant lui-même les réacteurs qui ne sont pas adaptés à ce combustible. L’EPR est la quintessence du savoir-faire français : il peut consommer du MOX et il a intégré les nouvelles règles de sécurité définies depuis Tchernobyl. Il peut même supporter la chute d’un avion de ligne, enfin il devrait… (bien que cela ait été contredit par un document d’EDF de 2003 classé secret d’État). Mais ce type de réacteurs implique tellement d’exigences qu’il en devient inconstructible, sinon à prix prohibitif. D’ailleurs, sur les quelques dizaines de réacteurs dont la construction est prévue dans le monde, il n’y a que 4 EPR. Les deux premiers – Olkiluoto 3 en Finlande, vendu à perte, et Flamanville – ont vu, pour l’heure, leur temps de construction et leur prix doubler, et ils sont encore loin d’être achevés. Le cas des deux de Taishan, en Chine, semble faire exception, mais on sait bien que, si la Chine n’est pas en voie de désindustrialisation, elle peut bien ignorer ses autorités de sûreté.
Pendant ce temps, les Coréens et les Canadiens obtiennent des contrats pour la construction de futurs réacteurs : ils sont moins chers, souvent de plus faible puissance et leur construction demande moins de temps..

Le colosse aux pieds d’argile n’a pas de porte-monnaie

L’appareil de production des énergies n’a pas à être rentable immédiatement puisque l’énergie anime l’ensemble des industries. Le raisonnement économique dans le nucléaire doit donc être envisagé comme l’expression politique de choix étatiques. La rentabilité n’est pas primordiale pour ses gestionnaires mêmes. Les profits se réalisent bien en aval des investissements proprement énergétiques.Économiquement, l’État avance mais le capital gère quand ça roule, c’est-à-dire hors prise en compte de « caractéristiques propres (risques, règles de sûreté et de sécurité, lien avec les questions de défense…) » que précisait le rapport Roussely, ex-président d’EDF et sans contradiction vice-président du Credit Suisse, en 2010. Socialement, surtout en cas d’incident ou d’accident, l’État gère (par exemple, au Japon où Tepco va être nationalisée), le capital fuit et les humains se démerdent avec ce qui leur reste de santé et d’environnement.
Le gestionnaire Roussely sait également de quoi il parle quand il écrit : « Le nucléaire est en effet probablement la seule activité économique dont l’avenir est largement déterminé par l’opinion publique. L’acceptation par le public et les acteurs institutionnels est une condition majeure pour le développement du civil nucléaire. » La gestion à laquelle ils se livrent n’est pas seulement économique et sociale, elle est aussi celle des consciences, la police de la pensée.
Les coûts du nucléaire sont incommensurables puisqu’il s’agit du seul investissement qui aura été lancé pour l’éternité. La Cour de comptes s’est pourtant essayée à présenter un chiffrage du coût de la filière nucléaire française. Selon elle, les caisses seraient vides et, de plus, il est trop tard pour opérer le renouvellement du parc de centrales. Le choix de prolonger la durée de vie des centrales françaises (ainsi que dans la plupart des pays disposant déjà d’un parc) a donc déjà été fait. Initialement prévues pour être renouvelées au bout de quarante ans, les centrales pourront continuer leur fonctionnement pour atteindre cinquante ou soixante ans (il n’y a aucune limite réglementaire). Il faudra donc payer les rénovations (moins coûteuses que le remplacement) qu’un autre rapport, celui de l’ASN, juge nécessaire. Les deux rapports précisent les données et les contraintes d’un problème que les acteurs du nucléaire ne manqueront pas de contourner.

L’inimaginable au pouvoir

« Il faut accepter de se préparer à des situations complètement inimaginables parce que ce qui nous menace le plus, ce n’est pas un accident “standard” […] Si un accident se produit, le moins invraisemblable est que ce soit un accident absolument extraordinaire, lié par exemple à des effets dominos avec d’autres installations voisines, des aléas naturels ou des actes de malveillance » (dépêche AFP du 6 mai 2011), disait Jacques Repussard, directeur général de l’IRSN. Ce qu’ils n’avaient pas daigné imaginer auparavant devient, lors d’une réunion du Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle (Codirpa), la base de leur analyse. Repussard fait porter la cause sur les circonstances. Mais ce ne fut pas le tsunami qui fut radioactif.
Bon an mal an, on s’aperçoit, au travers de leur avancée forcenée, que le seul avenir qu’ils nous proposent véritablement est la survie en milieu contaminé, comme on peut le voir autour de Tchernobyl et au Japon. Un monde dans lequel il devient normal qu’un pédiatre japonais, Shintaro Kikushi, soit assailli par le dilemme des parents hésitant à envoyer leurs enfants jouer au jardin d’enfants : « Du point de vue de la santé, je pense que le risque de ne pas jouer est supérieur à celui qui est lié aux radiations » (Asahi Shimbun, 2 février 2012).

Le vortex de Valognes

Aujourd’hui comme hier, il s’agit pour nous de saisir les possibilités de remettre publiquement en discussion l’exploitation du nucléaire. Mais n’étant pas des martyrs, nous ne nous enchaînerons pas en réseaux de citoyens. Nous n’offrirons pas le spectacle d’un enchaînement volontaire immobile reposant sur l’espoir sidérant que sa présence passive occasionnerait une prise de conscience généralisée. Nous savons trop bien comment les nucléocrates et les économistes considèrent l’humanité, ils la prennent en compte quitte à la faire disparaître. L’opération menée à Valognes ne s’est pas faite sans divergences. Leur apparition dans les discussions est un moment nécessaire pour que les individus ne voient pas leur lutte dénaturée et accaparée par toutes sortes de représentants ou d’arrivistes.

mars 2012,
Association contre le nucléaire et son monde,
acnm at no-log.org

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1. Ainsi, Jean-Marc Jancovici, membre de la « Commission de veille écologique » de la Fondation Nicolas Hulot, a récemment déclaré : « Du point de vue des écosystèmes, et ce n’est pas du tout de l’ironie, un accident de centrale est une excellente nouvelle, car cela crée instantanément une réserve naturelle parfaite ! La vie sauvage ne s’est jamais aussi bien portée dans les environs de Tchernobyl que depuis que les hommes ont été évacués… » (Enerpresse, 20 février 2012).
2. Au contraire : « Il serait, bien entendu, ridicule, aujourd’hui, d’espérer un « avenir sans nucléaire » comme certains écologistes le mendient de l’État. Le nucléaire est malheureusement là, et pour longtemps. Mais le pseudo-réalisme qui se fonde sur cette constatation pour admettre que le nucléaire continue à coloniser la planète est un raisonnement suicidaire », écrivait, en 1987, le Comité Irradiés de tous les pays, unissons-nous, dans sa Plateforme.


MARRE D’ETRE VICTIMES, FIERS D’ETRE COUPABLES,

Posted: février 16th, 2012 | Author: | Filed under: Coin lecture, Textes en français | Commentaires fermés sur MARRE D’ETRE VICTIMES, FIERS D’ETRE COUPABLES,

 message des prévenus d’un blocage  en Italie le 7 février 2011

Le 15 février devait débuter à Susa le procès où sont poursuivis quatre militants pour divers délits en rapport aux événements du 7 février 2011, quand un train de déchet en partance pour la Hague fut retardé pendant 6 heures en Val de Suze. Le procès du 15 février a finalement été reporté. En attendant, deux des prévenus subissent un contrôle judiciaire de type « assignation à résidence ».

MARRE D’ETRE VICTIMES, FIERS D’ETRE COUPABLES

Cette nuit-là, quelques semaines avant le désastre nucléaire de Fukushima, une quarantaine de personnes se retrouvèrent à Condove, dans le Val di Susa, réussissant à retarder quelques heures les trains chargés de déchets nucléaires à destination de La Hague en France. Des déchets qui vont d’un pays à l’autre pour revenir souvent, comme pour les dépôts de Saluggia et de Trino, à leur point de départ après avoir subi des traitements qui, même s’ils limitent la radioactivité, fournissent surtout du matériel radioactif pour un usage militaire ou de nouveaux combustibles pour les centrales de l’autre côté des Alpes (sans parler des confortables compensations pour les entreprises concernées).

Sans aucun doute, il faut reconnaître que les événements de cette nuit-là ont porté à l’attention générale les dangers immanents auxquels sont exposées les populations vivant aux alentours des centrales nucléaires ou qui vivent le long des trajets accomplis par ces trains de la mort dans le silence le plus absolu. C’est pour cela que nous refusons toute accusation spécifique à notre encontre, la logique perfide et d’intimidation qui tend à séparer les bons des mauvais, ceux qui sont plus ou moins responsables de ce qui a eu lieu cette nuit-là. La lutte contre le monstre nucléaire tout comme celle contre le train à grande vitesse, ou bien celles contre l’autoritarisme et les inégalités sociales, sont des batailles que nous menons la tête haute en nous opposant fermement à la tentative de criminaliser toute mobilisation.

Nous accordons une grande importance au fait que la discussion sur le nucléaire et ses déchets sont redevenus un centre d’intérêt, même si c’est à la suite d’une profonde tragédie comme celle qui a frappée le Japon. Nous ne pouvons que nous réjouir du fait qu’après la mobilisation contre le passage des déchets à Condove, il y en a eu une autre à Avigliana, beaucoup plus nombreuse, et que les trains de la mort ne passent plus, au moins pour le moment, dans le Val de Susa ; semble-t-il, depuis ce moment, les transports de déchets ont été suspendus, au moins dans le Piémont.

Convaincus de la légitimité absolue de nos actions, nous ne nous laisserons pas intimider par la répression policière et nous transformerons les dates du procès qui nous est fait  en occasions de relancer nos accusations contre les nucléocrates et contre ceux qui tirent profit de l’industrie nucléaire civile ou militaire.

Dans ce jeu absurde avec l’atome, les victimes et les bourreaux, à la fin, payeront le même prix. On ne nous convaincra pas du contraire et leurs lois ne pourront jamais démonter les raisons de ceux qui veulent empêcher les messieurs du nucléaire et de la guerre de jouer avec la planète.

Quelques-uns, parmi nous, ont été traités de terroristes, par les journaux asservis et lèche-bottes du régime. Alors, si nous sommes des terroristes, ceux qui, en construisant les centrales nucléaires, ont placé une épée de Damoclès au-dessus de la tête des populations sont des bienfaiteurs ; ceux qui lancent sur des populations sans défense des bombes à l’uranium appauvri sont des gens biens respectueux des lois et de l’autorité. Pas comme nous, anarchistes violents et qui plus est insurrectionnalistes.

Aucun tribunal ne pourra nous juger. Cette tâche appartient aux générations futures.

Arturo, Guido, Luca, Toshi le Lundi 13 février 2012

Le 15 février 2012 à 9 h 00
Au TRIBUNALE DI SUSA, VIA PALAZZO DI CITTA’ 36
Rassemblement de solidarité avec les inculpés