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Posted: janvier 6th, 2020 | Author: valognes | Filed under: Piscine à déchets, Textes en français | Commentaires fermés sur 20-26 avril 2020 : Semaine antinucléaire à Bure
Du 20 au 26 avril se tiendra à la Maison de Résistance à Bure, une semaine sur l’histoire et les pratiques des luttes antinucléaires. 7 jours de discussions, d’ateliers, de conférences et d’échanges sur l’histoire de nos luttes et surtout l’histoire de nos pratiques de luttes. Quelles stratégies ont été pensées et mises en œuvre par le passé, quelles techniques d’actions ont existé, ont-elles été victorieuses ou non et dans quel contexte politique et répressif ? On parlera des luttes contre l’implantation des centrales dans les années 70-80, des mouvements contre les transports radioactifs, des luttes des travailleur.ses du nucléaire, des décennies de résistance contre l’ANDRA et sa poubelle nucléaire. Ce sera donc aussi l’occasion de faire un point pour parler de nucléaire : où on en est le projet Cigéo, l’extractivisme et le colonialisme d’Orano au Niger, au Kazaksthan, etc.
Au regard de toute cette histoire, nous tâcherons de penser le présent et nos actions futures. S’inspirer du passé pour penser le futur, voilà de quoi nous donner de la force face à un état nucléaire écrasant.
En plus des discussions et débats, on prévoit des balades, de la radio, des ateliers, des expositions et bien d’autres choses. Ramenez vos propositions, il y aura aussi des créneaux de libre. Le programme n’est pas encore terminé, on vous en dira plus très bientôt. Mais parlez en déjà largement autour de vous. On prévoit un bel et gros évènement.
La grande majorité du programme se passera à la maison de résistance à Bure mais les dortoirs et campings seront répartis entre Bure et Mandres-en-Barrois. Il est possible d’envisager d’autres types de couchages sur demande (accessible PMR, chambre chez l’habitant.e, aménagement d’espaces), si tu as des besoins spécifiques, écris nous, on essayera de trouver des solutions.
La cantine sera vegan, on aura besoin de tous les bras volontaires (hésite pas à nous préciser des régimes alimentaires spécifiques). Et il y aura une équipe de traduction, on sait pas encore dans quelles langues mais on espère le plus possible. Écris nous si tu as une demande là dessus ou si tu peux nous aider.
Adresse mail de contact : semaineantinuk (at) riseup.net
Posted: juin 9th, 2019 | Author: valognes | Filed under: Sur les rails | Commentaires fermés sur Le train d’Orano (ex-Aréva) se retrouve sans élec !
C’est avec une satisfaction certaine que fut accueillie l’action du collectif « Sabotage Bessines » à la lecture de l’article paru dans le Populaire du Centre le 5 juin 2019 :
(Pour lire l’article sur le site du journal : https://www.lepopulaire.fr/limoges-87000/actualites/degradation-des-installations-electriques-sur-la-voie-de-chemin-de-fer-qui-mene-chez-orano-ex-areva-a-bessines-la-sncf-a-depose-plainte_13577104/)
Un mystérieux collectif a mené, dans la nuit de lundi à mardi, une opération de sabotage, sur des installations électriques sur la ligne de chemin de fer qui mène de la voie Paris-Limoges à l’emprise de l’ancienne société Areva (désormais Orano).
Le site Orano de Bessines-sur-Gartempe © Photo Aline Combrouze (parution du 5/06, Populaire du Centre)
Dans un mail, le collectif baptisé « Sabotage Bessines » a revendiqué son action. En voici l’intégralité :
« Pour un acte 30, cette nuit, on sabote l’installation de la ligne du train qui approvisionne la décharge nucléaire de Bessines. Areva a changé de nom mais produit toujours la même merde irradiée ici et ailleurs. Cette entreprise participe du mouvement général de la société capitaliste qui amène le monde dans le mur.
On veut pas de nucléaire nulle part, ni à Bessines ni à Bure ni au Niger. Et puis oublie ton EPR. »
Les forces de l’ordre ont confirmé, ce mercredi matin, qu’une action avait bien eu lieu, dans la nuit de lundi à mardi, « le 4 juin, vers 3 heures du matin ». La cible, « un poste électrique, une cabine abritant les commandes des signaux », expliquent-ils, a été incendiée. Cette installation est située sur la commune de Folles, limitrophe de Bessines, à proximité du viaduc de Rocherolles, qui enjambe la Gartempe, à l’endroit où la ligne du POLT (Note de vsc : Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) soffre une bifurcation vers l’emprise de l’ex-société Areva, désormais rebaptisée Orano.
Près de Villard : la petite voie ferrée servant exclusivement à acheminer les déchets nucléaires jusq’au site d’Orano
Une enquête ouverte
L’enquête a été confiée à la brigade de gendarmerie de Bessines-sur-Gartempe, assistée dans cette délicate enquête par la brigade de recherches de Limoges. Les techniciens de la cellule d’investigations criminelles sont également intervenus pour effectuer les premières constations techniques. Cette opération a eu des conséquences limitées sur le trafic, assure la gendarmerie, puisque seuls « quelques trains ont été ralentis ».
Le parquet de Limoges a ouvert une enquête pour « destruction, dégradation ou détérioration par incendie ou tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes ». Cette opération de sabotage a eu des conséquences limitées sur le trafic, assure la gendarmerie, puisque seuls « quelques trains ont été ralentis ». SNCF réseaux parle « de deux Intercités retardés de 40 à 80 minutes » et de « trois TER supprimés ». L’entreprise ferroviaire a déposé plainte.
Aucun groupe d’activistes ou de militants n’est pour l’instant particulièrement dans le viseur des services de renseignement. Mais la mention « Pour un acte 30 » fait penser à une action de soutien au mouvement des « Gilets jaunes », que l’action soit menée ou non par des participants à leurs actions hebdomadaires. Nos questions en ce sens renvoyées à l’adresse mail qui a revendiqué le sabotage sont pour l’heure restées sans réponse.
Pas la première fois
Ce n’est en revanche pas la première fois que le site de Bessines est pris pour cible. En juillet 2013, une opération de sabotage sur la voie de chemin de fer avait entraîné le déraillement d’une locomotive. Un militant anti-nucléaire avait revendiqué cette action. Quelques mois plus tard, en avril 2014, un incendie volontaire avait touché le musée de la Mine, baptisé Urêka et financé par le géant du nucléaire français. Le restaurant du musée et une salle de projection avaient été endommagés. Les auteurs de ces faits n’avaient pas pu être identifiés. Selon l’article 322-6 du code pénal, le ou les incendiaires de cette semaine encourent dix ans de réclusion et 150.000 € d’amende.
Sébastien Dubois et Franck Lagier
Posted: novembre 19th, 2015 | Author: valognes | Filed under: Sur les rails, Textes en français | Commentaires fermés sur Stop Castor 2011 à VALOGNES – Quatre ans après la répression continue !
Le verdict relatif à l’audience du 26 novembre 2015 devant la cour d’appel d’Angers a été prononcé par celle-ci ce jeudi 21 janvier 2016. C’est à nouveau et pour la troisième (on espère la dernière !!) fois, UNE RELAXE pour la copine poursuivie, voire harcelée par l’appareil judiciaire dans cette affaire.
Nouveau procès le 26 novembre 2015 devant la cour d’appel d’Angers (49), pour une copine interpellée sur la voie lors des actions contre un train CASTOR en novembre 2011. Celle-ci avait déjà été relaxée par deux fois en première instance et en appel, mais cela ne suffit pas.
Le 23 novembre 2011, alors qu’Aréva à l’intention de faire partir un train de déchets radioactifs (train CASTOR du nom des containers renfermant les déchets hautement radioactifs vitrifiés), un camp d’opposition s’est organisé dans les environs de Valognes (http://valognesstopcastor.noblogs.org/702).
La matin du 23 novembre 2011, une manifestation se dirige vers les voies où le train est censé partir vers l’Allemagne. Plusieurs personnes sont arrêtées, la plupart loin de la manifestation tandis que deux manifestant.e.s sont interpellés sur la voie (http://valognesstopcastor.noblogs.org/812).
7 personnes passent en procès les 30 janvier et 7 février 2013 (http://valognesstopcastor.noblogs.org/907). Les deux personnes poursuivies pour pénétration sur les voies de la SNCF sont relaxées. Ces deux personnes verront leurs relaxes confirmées en appel le 3 juillet 2013 pour l’un (procès du 31 mai 2013) et le 9 décembre 2013 pour l’autre (procès du 25 novembre 2013, http://valognesstopcastor.noblogs.org/1876).
Alors que la plupart des condamnations de première instance se transforment en relaxe devant la cour d’appel de Caen (une condamnation définitive concerne un photographe qui avait prévu de faire un reportage photo sur le trajet du convoi pour la présence d’un couteau dans sa voiture et l’autre, le vol de 6 canettes de sodas), le parquet général semble frustré face aux consignes de frapper fort « ce » mouvement antinucléaire. Les gros moyens mobilisés par les forces de l’ordre n’ayant pas pu empêcher les perturbations à l’encontre du convoi.
C’est ainsi qu’une camarade poursuivie uniquement pour sa présence sur les voies au moment de son interpellation, relaxée à Cherbourg comme à Caen, s’est vu notifier un pourvoi en cassation lequel a renvoyé l’affaire devant la cour d’appel d’Angers. Celle-ci devrait enfin définitivement trancher si être sous la garde de gendarmes et menottées sur les voies constitue bien une intention volontaire se maintenir sur celles-ci (sic)…
C’est pourquoi le 26 novembre 2015, à peu de jours près le quatrième anniversaire de la mobilisation du côté de Valognes, nous espérons un nouveau désaveu pour les artisans de la répression à l’occasion de ce procès qui aura donc lieu devant la cour d’appel d’Angers.
Cet acharnement malgré les multiples relaxes est déjà une condamnation en soi. En effet, c’est le quatrième procès (avec des frais inhérents à chaque), à chaque fois à l’initiative du parquet, pour cette seule affaire. En absence de moyens juridiques, la répression s’en prend au porte-monnaie !
Il n’y a pas d’appel à rassemblement devant le tribunal. Celles et ceux souhaitant apporter leur soutien à l’audience sont les bienvenu.e.s.
Merci d’avance pour celles et ceux pouvant contribuer à la solidarité financière. Ci-dessous les coordonnées bancaire de la caisse de solidarité :
APSAJ-Valognes
Association Pour la Solidarité et l’Aide Juridique
6 cours des Alliés
35000 Rennes
IBAN : FR76 4255 9000 5541 0200 1473 207
CODE BIC : CCOPFRPPXXX
chèque à l’ordre de : APSAJ.
L’équipe de solidarité face à la justice suite aux actions du côté de Valognes.
Posted: mai 22nd, 2015 | Author: valognes | Filed under: Coin lecture, Revue de presse, Textes en français | Commentaires fermés sur La Vache et l’irradié, lettre de Fernandel
Les détecteurs de radioactivité suivants ont été soufflés par un vent mauvais incendiaire :
Brennilis, Salives-Morvilliers et Belleville-sur-Loire.
« Au lendemain de l’accident, la seule chose à laquelle j’ai pensé
a été de sauver des animaux. Maintenant, je ne peux plus arrêter. »
Naoto Matsumara (Metronews, 10 mars 2014)
Naoto Matsumara, Le Dernier Homme de Fukushima, est le promoteur
et le héros utile de la survie en milieu contaminé.
Il y a quelques décennies, c’était la vache qui sauvait le prisonnier.
Il y a deux raisons pour lesquelles ces détecteurs méritaient ce sort. La première est bien connue de tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’industrie nucléaire, la seconde l’est bien moins.
La première raison est qu’ils ne tiennent pas la promesse de la transparence, mais la seconde est plus décisive : elle relève de ce que nous promet la transparence. Ce sont ces deux formes de mensonge que ces destructions livrent à la publicité.
Les nucléocrates comme les antinucléaires savent bien que « l’unité de mesure supportable » par l’homme varie selon les besoins du moment de l’industrie nucléaire. Les premiers parce qu’ils organisent le va-et-vient des doses administrées, leurs contestataires parce qu’ils dénoncent ce mensonge quantitatif.
Les habitants des environs de Fukushima – y compris les plus fragiles – sont légalement exposés aux doses naguère prévues pour les seuls travailleurs des centrales, les circonstances posent la norme. Les appareils de mesure installés par les autorités japonaises l’ont été de telle sorte qu’ils reflètent une quantité d’irradiation minorée, cela oriente les dissensions entre écolocrates et nucléocrates vers un devoir commun de transparence.
Le régime d’habituation est à l’œuvre depuis le début de l’histoire de la radioactivité industrielle et médicale. Les études effectuées depuis Hiroshima et Nagasaki partent du principe que l’homme s’adapte à la dose, c’est la définition même du sievert. L’OMS écrivait dès 1957 : « Cependant, du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l’avenir des utilisations pacifiques de l’énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s’accommoder de l’ignorance et de l’incertitude et qui, pour citer Joseph Addison le poète anglais du XVIIIe siècle, saurait « chevaucher l’ouragan et diriger la tempête ». » On sait lesquels font les fous.
Après l’effondrement des réacteurs de Fukushima, l’opacité idéologique était telle qu’elle avait laissé apparaître l’absence d’informations. Spontanément, quelques citoyens comblèrent cette lacune en organisant des campagnes de distribution de détecteurs de radioactivité individuels. Quelques mois plus tard, leur combat pour l’accès de tous à l’information s’institutionnalisa sous la forme du CRMS (Citizen’s radioactivity measuring station) avec l’adoubement de la CRIIRAD. Ce sont les mêmes intentions qui guidèrent les pionniers de la contre-mesure en France. Aujourd’hui, de la Biélorussie au Japon, les effets pervers de cette volonté de transparence qui complète celle des nucléaristes finissent de se révéler, le problème ne serait plus l’atome, mais la dose.
Venons-en à l’aspect qualitatif du mensonge. Nous sommes habitués et il s’agit de nous résigner plus encore. La France est constellée d’appareils de mesure de radioactivité non pas pour nous protéger – un thermomètre ne fait pas baisser la fièvre ni ne refroidit un corium – mais pour nous rendre ordinaire la présence même du nucléaire. Leur dispositif consacre une attente collective. Ils condensent la certitude d’une catastrophe à venir en maquillant celle qui est déjà là, en régime chronique, sinon aigu. L’IRSN, l’ACCRO et la CRIIRAD, chacun à sa sauce, préparent les citoyens à devenir acteurs de la catastrophe le moment venu. L’écologiste chevauchera l’ouragan pendant que l’État dirigera la tempête. L’autre solution est évidemment que l’industrie nucléaire cesse. C’est la seule façon de rendre réellement les détecteurs de radioactivité à leur inutilité.
Plus généralement, qu’il s’agisse de la gestion de l’argent en période de crise économique perpétuelle assumée ou d’autres formes de nuisances morbides comme les pesticides, les OGM, etc., les normes juridico-techniques, volontiers participatives, régulent l’attente de la catastrophe. Les chiffres et les codes désignant les seuils de la qualité de la vie traduisent la réalité de sa dégradation. Nous sommes sommés de nous contenter de ne pas être déjà demain quels que soient nos malheurs d’aujourd’hui.
On n’arrête pas plus l’émission de radioactivité d’une centrale nucléaire en pétant un compteur Geiger qu’on n’arrête le passage du temps en cassant sa montre ou une horloge. Mais contrairement au temps, la radioactivité est lourde de certitudes.
Fernandel, 10 mai 2015
La lettre de Fernandel : fichier pdf à télécharger
Suite à un problème d’aiguillage en gare de Valognes, Fernandel n’a pas laissé d’addresse. Il a, en revanche, laissé quelques traces radioactives dans la presse, et un article qu’il lit à Marguerite les soirs de solitude.
Posted: mars 23rd, 2015 | Author: valognes | Filed under: Piscine à déchets, Textes en français | Commentaires fermés sur 10 jours pour enterrer l’Andra
CET ÉTÉ RAMÈNE TA PIOCHE !
ON A 10 JOURS POUR ENTERRER L’ANDRA
Pdf du texte mis en page à télécharger
La gestion des déchets nucléaires n’a et n’aura jamais de solution. Ils seront toujours là, que ce soit à 500 mètres sous terre ici à Bure, comme ailleurs. L’urgence n’est pas à leur gestion, mais à l’arrêt de leur production. Si l’industrie de l’atome et l’État souhaitent enterrer le problème aussi vite
que possible, c’est bien pour continuer d’en produire. Nous nous opposons à la destruction de nos lieux de vie, dans la Meuse comme ailleurs, ainsi qu’à la poursuite du nucléaire de tout temps.
Nous vous proposons de nous rejoindre à Bure du 1er au 10 août pour prendre le temps d’amplifier ensemble l’opposition concrète à CIGEO et son monde.
LE TOMBEAU DU NUCLEAIRE
Après un demi-siècle d’empoisonnement, l’industrie nucléaire n’a pas de solution face à la radioactivité des déchets nucléaires. Partant de cette incapacité, l’État veut imposer l’enfouissement et ses méthodes toujours plus mafieuses : mascarade démocratique, accaparement des territoires, autoritarisme et violence.
Après s’être faite dégager de nombreux autres sites dans les années 80, l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs en France (ANDRA) s’est installée pour une étape de recherche dans le département de la Meuse, à Bure, depuis 1993.
Zone à faible population (7 habitant-e-s/km2), Bure est un endroit rêvé pour entasser les pires déchets de l’inhumanité. Depuis 2001 existe un laboratoire souterrain et en 2006, malgré la conclusion du Débat Public comportant des réserves sur le stockage profond, l’ANDRA projette de le convertir en un « Centre Industriel de Stockage Géologique » (le CIGEO).
Aucun déchet n’est encore là : le gros du chantier pour l’exploitation du site est prévu pour 2017 et les déchets devraient arriver en 2025.
Nous observons, qu’en plus du laboratoire expérimental, des centres d’archivage et d’une ecothèque (sorte de mémoire de l’état pré-nucléaire) déjà présents, des travaux connexes commencent discrètement à voir le jour : élargissement de routes, mise en réserve de terres par la SAFER, coupes dans les forêts alentours, etc.
En parallèle, tout un programme d’accompagnement industriel se déploie dans le sud-Meuse : plateformes de transport de matières radioactives, plateformes de stockage pour pièces neuves de centrale, filières scolaires liées au nucléaire.
Les tentatives d’opposition légalistes ont toutes échouées jusqu’alors.
La pétition de 42000 signatures locales demandant un référendum, poubelle !
La conclusion du débat public de 2006 qui comporte des réserves sur le stockage profond, balayée !
Les arrêtés municipaux contre l’enfouissement, insignifiants !
Depuis 10 ans, au sein d’un réseau d’associations locales et nationales et en réponse à l’installation du laboratoire de l’ANDRA, une maison a été achetée avec l’aide des antinucléaires allemands, rénovée ensuite grâce aux dons et aux investissements personnels des militant-e-s de passage. Cette maison a vocation à être un lieu d’information indépendante, d’organisation d’alternatives énergétiques, ainsi qu’un espace d’accueil et de vie collective. Cette « maison de la résistance à la poubelle nucléaire » a permis aux individu-e-s et collectifs d’ancrer une lutte locale et de permettre la rencontre de nombreuses personnes en lutte.
Si les composantes historiques à Bure mènent sur le terrain depuis 20 ans un travail de sensibilisation, de réseau et de veille des agissements de l’ANDRA de très près, ce projet d’État avance. Pour aller au-delà des formes associatives d’organisation, il devient de plus en plus nécessaire d’agir concrètement contre CIGEO.
POURQUOI NOUS NOUS Y OPPOSONS
Les déchets sont le problème insoluble de l’industrie nucléaire, on ne sait pas les faire disparaître, et ce pour des millions d’années. Leur gestion est le chaînon manquant du programme nucléaire français.
Que l’on soit pour ou contre le nucléaire, l’élite politique voudrait que chacun-e reconnaisse la nécessité de gérer les déchets. Ce n’est ni plus ni moins qu’une stratégie de dépolitisation de la question, sous prétexte de protéger les générations futures. Mais depuis quand l’industrie nucléaire serait humaniste ? Si l’État et l’industrie nucléaire étaient cohérents, ils arrêteraient d’en produire de manière complètement schizophrène. Ça nous éviterait toujours de vivre avec les risques liés à l’existence des centrales et aux transports de matières radioactives.
Alors on nous dit « les déchets sont là », et oui ils sont là, et ils le seront toujours à 500m sous terre.
Enterrer la catastrophe ce n’est pas la supprimer : nous ne sortirons plus du nucléaire. Nous ne voulons ni arbitrer ni « proposer une solution » au problème éternel que représente la gestion des déchets nucléaires, nous ne sommes pas co-gestionnaires, cela reviendrait à produire de l’expertise alternative bénévolement au profit des nucléocrates. Il ne s’agit pas de sensibiliser l’appareil techno-industriel et politique à une meilleure solution pour la gestion des déchets, mais bien d’arrêter la production nucléaire.
La moitié des déchets qu’ils prévoient d’enfouir ne sont pas encore produits… Les stockages actuels sont pleins, et il s’agit maintenant de cacher les déchets gênants et de faire de la place aux futurs déchets de l’industrie nucléaire. De brandir enfin une solution au plus vite afin de légitimer la poursuite du programme « électro-nucléaire ». Autrement dit de perpétuer la catastrophe.
CIGEO répond au même jeu de pouvoir que celui régissant les industries pharmaceutiques, agroalimentaires…
CIGEO, c’est aussi une opération de marketing vers l’étranger qui vise à donner au complexe nucléaire français l’image d’une maîtrise totale, depuis l’extraction de l’uranium, jusqu’au démantèlement des centrales. Se battre contre CIGEO, c’est combattre la politique énergétique française, qui veut faire de la France l’interrupteur de l’Europe et du Maghreb. Des EPR à l’enfouissement en passant par la THT, CIGEO est l’aboutissement d’une série de nuisances et de l’aménagement du territoire imposés par l’industrie nucléaire. Au-delà de bousiller une région entière, l’enfouissement vise à pérenniser la filière électro-nucléaire, partout, et ainsi assurer de beaux jours à la puissance d’État et au capitalisme. Faire miroiter la croissance avec l’extension du marché européen de l’électricité et des innovations industrielles du tout électrique : des objets connectés aux voitures électriques, aux réseaux intelligents, aux compteurs linky, tout ce beau monde qui nous promet la gestion et l’aménagement de notre cadre de vie.
Les flux de nucléides dégoulineront inéluctablement hors de Bure.
Voilà pourquoi nous nous opposons à l’enfouissement, à Bure comme ailleurs.
CIGEO nous concerne toutes et tous !
SE RASSEMBLER CET ETE A BURE
Le blocage du Débat Public de 2013 a permis de redonner un sentiment de force collective à la lutte. La mobilisation de nombreuses personnes opposées au projet localement, y compris de nombreuses associations, témoigne de la volonté de ne plus subir l’impuissance et la dépossession de la lutte face aux mensonges, à la corruption et aux consultations bidons.
Nous ne voulons pas juste informer mais inverser la balance : si ce rassemblement contribuera à mettre un éclairage sur la mobilisation à Bure, il sera surtout l’occasion d’actions concrètes.
Nous partageons depuis plusieurs années des expériences collectives et un commun dans nos pratiques : partage de savoir, recherche de notre autonomie, horizontalité des organisations, ouverture d’espaces dans lesquels devient possible l’expérimentation collective, bienveillance des un-e-s vis à vis des autres…
Venir à Bure n’implique pas d’être militant-e écologiste ou antinucléaire, mais signifie qu’on croit en la nécessité de s’organiser au-delà de luttes locales. Nous construirons ensemble un espace pour y vivre 10 jours d’échanges de pratiques, de discussions à propos des luttes d’ici et d’ailleurs et sur nos manières de vivre le collectif, dans un esprit anti-autoritaire, soucieux de parer à toute forme de domination.
On abordera la question des luttes actuelles (Bure, ZAD, NoTav, forêt d’Hambach…) et celle de l’évolution des formes de répression et des mouvement réactionnaires, afin de mieux anticiper la lutte à Bure et d’envisager des possibles communs. Cela sera aussi l’occasion de nous organiser en vue de la COP21, sommet climatique intergouvernemental prévu à Paris en décembre 2015.
Esquissons d’autres imaginaires pour nos vies…
vmc@riseup.net
https://campvmc.noblogs.org/
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Le CIGEO prévu à Bure représenterait 99% de la radioactivité française et ferait ainsi partie des projets européens les plus conséquents des prochaines années. Le site d’enfouissement des déchets de Bure (à 500m sous terre) occupe 200ha de terre agricole, 200ha de forêt et une vallée comblée. A cela s’ajoutent 10 millions de mètres cube de déblais, 2 trains en moyennes par semaine pendant 130 ans. 50 % du volume concerne des déchets non produits ou des pays voisins. L’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) travaille au service du CEA, d’AREVA et d’EDF, parmi d’autres.